Endométriose et solutions naturelles

🌿 Quelle place pour la phytothérapie et la naturopathie ?

L’endométriose est une maladie chronique qui touche près d’1 femme sur 10 en âge de procréer. Elle se caractérise par la présence de tissu semblable à l’endomètre en dehors de l’utérus, provoquant douleurs, fatigue, troubles digestifs ou infertilité. Face à une pathologie encore mal comprise et souvent mal prise en charge, beaucoup de femmes se tournent vers des approches naturelles pour accompagner leur traitement médical.

La naturopathie et la phytothérapie offrent des pistes intéressantes. L’objectif est de se focaliser sur différentes stratégies : réduction de l’inflammation, équilibre oestro-progestétif, soutien émotionnel, amélioration de la digestion, etc.

Parmi les axes de travail en phytothérapie, une des plantes les plus étudiées, le curcuma (Curcuma longa), occupe une place particulière.

🩸​ Endométriose et inflammation : de quoi parle-t-on ?

L’endométriose est aujourd’hui reconnue comme une maladie inflammatoire chronique. Les lésions entraînent une production excessive de cytokines pro-inflammatoires et de radicaux libres, accentuant douleurs et progression des lésions. Le stress oxydatif et l’inflammation sont au cœur du développement de la maladie et ce constat ouvre la voie à des approches ciblant directement ces mécanismes.

Présentation du curcuma

☀️​ Son principe actif : la curcumine

Le Curcuma longa L. est un rhizome de la famille des Zingibéracées, utilisé depuis des millénaires en médecine ayurvédique et traditionnelle chinoise. Il doit sa couleur dorée à la curcumine, son principal principe actif, connu pour ses propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes.

En cuisine, le curcuma se retrouve en poudre ou sous sa forme fraiche. On retrouve également le curcuma dans de nombreux mélanges de cuisine comme le curry ou le garam massala.

Mais c’est sous forme concentrée (extrait standardisé) qu’il révèle pleinement ses effets thérapeutiques. Il est important de noter que la cucumine a une très faible biodisponibilité. D’où l’intérêt de choisir soigneusement son complément alimentaire. Il existe sur le marché différentes stratégies comme l’association avec de la pipérine, les complexes phospholipidiques, les nanoparticules ou les liposomes.

​🔥​ Curcuma et rôle anti-inflammatoire

De nombreuses études ont montré l’intérêt de la curcumine dans l’inflammation. Elle a des effets anti-inflammatoires, antioxydants et anti-angiogéniques. Si le sujet vous intéresse, vous pouvez vous référez au Tableau 1 de cette étude qui présente les effets de la curcumine sur l’inflammation, le stress oxydatif, l’angiogenèse et l’invasion.

Ci-dessous, 2 études mettent en avant le rôle potentiel du curcuma sur l’endométriose :

• Zhang et al., 2013 (Journal of Ovarian Research) : la curcumine réduit la prolifération des cellules endométriales et diminue la production d’estradiol, une hormone clé dans la progression de la maladie. « Curcumin inhibits endometriosis endometrial cells by reducing estradiol production« 
• Vallée & Lecarpentier, 2020 : cette étude met en avant l’action de la curcumine sur l’invasion, l’adhésion, l’apoptose et l’angiogenèse des lésions endométriales.

👉 En résumé, le curcuma peut contribuer à calmer l’inflammation et ralentir le développement des lésions, sans remplacer un traitement médical. Son usage en prévention et en accompagnement complémentaire paraît prometteur. À noter toutefois que l’on manque encore d’étude clinique sur le sujet.

Les bénéfices du curcuma sont nombreuses : immunité, confort articulaire, digestion, soutient le système nerveux, etc.

📑​ Curcuma et précautions d’usage

Si le curcuma est une plante précieuse, il n’est pas anodin :

• Interactions possibles avec certains médicaments (anticoagulants, anti-inflammatoires).
• Effets indésirables rares mais décrits : troubles digestifs, atteintes hépatiques dans quelques cas de compléments mal dosés.
• Qualité variable : certains produits peuvent contenir du plomb ou des excipients indésirables.

⚠️ Son utilisation doit donc se faire avec l’avis d’un professionnel de santé ou d’un naturopathe formé.

Les alternatives naturelles pour l’endométriose

Le curcuma n’est pas la seule plante intéressante :

• Gingembre : antispasmodique et anti-inflammatoire, il soulagerait les douleurs menstruelles.
• Camomille romaine : grâce à l’apigénine, elle favoriserait l’apoptose (mort naturelle) des cellules endométriales.
• Pin maritime : le Pycnogénol® contenu dans l’écorce agirait sur la même cascade inflammatoire que les progestatifs actuellement utilisés pour traiter l’endométriose.

Ces approches en phytothérapie peuvent être intégrées dans une stratégie de naturopathie globale. En naturopathie, je travaille en priorité sur :

• une micro-nutrition adaptée à l’endométriose
• la mise en place d’outils pour gérer les douleurs
• l’amélioration de la digestion
• la gestion du stress

Comment bien choisir son curcuma ?

Pour un usage thérapeutique, il est essentiel de choisir une forme hautement concentrée en curcumine et bien absorbable :

• Dose : extrait apportant au minimum 90mg de curcumines (et non pas de curcuminoïdes)
• Vérifier la présence de pipérine (poivre noir) ou de formulations brevetées qui augmentent la biodisponibilité.
• Vérifier les labels de qualité (bio, sans additifs).

Moment de prise : Durant un des principaux repas

Contre-indications et précautions :

• Déconseillée aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants
• Déconseillée en cas d’obstruction biliaire ou autres troubles de la fonction biliaire
• Déconseillée si prise concomitante d’un traitement anti-coagulant