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SOPK & androgènes : comprendre les causes un pour un accompagnement individualisé

Cet article fait suite au Congrès autour de l’Endométriose et du SOPK qui s’est tenu à Nancy en septembre 2025. Mon objectif est de partager avec vous les dernières connaissances autour du Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK) et l’exploration des causes d’hyperandrogénie.

SOMMAIRE

Qu’est-ce que le SOPK et pourquoi est-il si complexe ?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est l’un des troubles hormonaux les plus fréquents chez la femme en âge de procréer. Pourtant, il reste encore largement méconnu. Il ne s’agit pas d’une maladie unique, mais d’un ensemble de symptômes et de déséquilibres hormonaux qui varient beaucoup d’une femme à l’autre :

  • cycle long ou irrégulier
  • pilosité
  • acné
  • perte de cheveux
  • prise de poids
  • dysbiose intestinale
  • dépression / anxiété

Il est possible de vivre avec un SOPK avec tout ou une partie de ces symptômes.

👉 C’est cette complexité qui rend le diagnostic parfois long et la prise en charge difficile, mais qui ouvre aussi la voie à un accompagnement individualisé, essentiel en naturopathie.

Quels sont les profils de femme SOPK ?

Il n’existe pas officiellement de “types” de SOPK, mais on peut observer différents profils. Parmi ceux-ci, le Dr Chareau, spécialisée en médecine fonctionnelle, identifie :

  • Le profil métabolique : lié à une hyperandrogénie favorisée par une résistance à l’insuline et une baisse de SHBG (transporteur de la testostérone).
  • Le profil neuroendocrinien : marqué par une forte sécrétion de LH au niveau cérébral, sans excès d’insuline, traduisant une production ovarienne d’androgènes d’origine neuroendocrine.

👉 Comprendre son profil permet de cibler plus finement l’accompagnement, qu’il soit médical, nutritionnel, micronutritionnel ou lié au mode de vie.

Qu’est-ce qui cause le SOPK ?

L’hyperandrogénie au cœur du SOPK

L’excès d’androgènes (testostérone et dérivés) est à l’origine des symptômes majeurs : acné, hirsutisme, perte de cheveux, troubles du cycle.

Les androgènes précurseursLes androgènes actifs
Sulfate de DHEATestostérone
AndrosténédiolDHT
Delta 4 Androsténédione
Les différents types d’androgènes.

Les androgènes vivent un métabolisme particulier. Ce schéma est important à comprendre, car chaque femme n’aura pas le « même type d’hyperandrogénie ».

Ne pas réutiliser sans autorisation. Merci. 🙂

L’influence de l’environnement

Le SOPK est multifactoriel : génétique et épigénétique.
L’environnement (alimentation, perturbateurs endocriniens, stress, manque de sommeil…) influence directement l’expression des gènes liés au SOPK.

“Les modifications épigénétiques sont induites par l’environnement au sens large : la cellule reçoit en permanence toutes sortes de signaux l’informant sur son environnement, de manière à ce qu’elle se spécialise au cours du développement, ou ajuste son activité à la situation. Ces signaux, y compris ceux liés à nos comportements (alimentation, tabagisme, stress…), peuvent conduire à des modifications dans l’expression de nos gènes, sans affecter leur séquence.” https://www.inserm.fr/dossier/epigenetique


👉 D’où l’importance d’une approche globale et préventive du mode de vie dans le cas du SOPK. Et c’est le cœur de la pratique de la naturopathie : ajuster l’hygiène de vie.

Comment est posé le diagnostic du SOPK ?

Le diagnostic est un diagnostic d’élimination : il faut exclure d’autres causes :

  • Hyperplasie congénitale
  • Syndrome de Cushing
  • Tumeur ovarienne androgénosécrétante
  • Hypothyroïdie : peut expliquer aussi une résistance à l’insuline, des troubles du cycle…
  • Hyperprolactinémie : peut expliquer aussi un trouble du cycle.
  • Aménorrhée hypothalamique fonctionnelle

👉 D’où l’importance de faire une série d’examens pour pousser au maximum l’enquête. Faites-vous accompagner par un endocrinologue qui vous proposera tous les examens nécessaires.

Comment mesure-t-on l’hyperandrogénie ?

L’hyperandogénie est évaluée de 2 façons :

  • Clinique : acné, pilosité, chute de cheveux.
  • Biologique : testostérone libre, delta4-androsténédione, SDHEA.

👉 À noter que c’est la fraction libre de la testostérone qui est intéressante ! C’est celle qui est active. La testostérone totale est insuffisante et présente de nombreux faux-négatif.

Quelles analyses biologiques pour évaluer le SOPK ?

  • Dosages hormonaux :
    • FSH, LH, 17 beta oestradiol
    • Testostérone total, SHBG, SDHEA, Androsténédione glucuronide (métabolite de la DHT mesurée dans les urines)
    • AMH
    • Prolactine
    • TSH, T3, T4 (bilan thyroïdien)
    • Glycémie à jeun, Cholestérol, Tryglicéride
  • Bilan métabolique
    • Glycémie / Insulinémie à jeun pour évaluer l’indice HOMA ou QUICKI
    • HGPO
    • Cholestérol, Tryglicérides
  • Échographie ovarienne.

👉 HGPO signifie “hyperglycémie provoquée par voie orale”. Ce dépistage sert à contrôler le taux de sucre dans le sang. Il serait plus fiable sur l’indice HOMA.

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Aide SOPK : les bases pour avancer newsletter et contenus utiles gratuit

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Si tu as des questions sur ton SOPK, j’ai édité une série de newsletters sur le sujet. En tout : 5 emails pendant 10 jours qui visent à répondre aux questions que l’on me pose le plus souvent sur le Syndrome des Ovaires Polykystiques.

Quels sont les risques associés au SOPK ?

Les risques associés au SOPK concentrent sur 2 catégories majeures. Sans se focaliser sur ses risques (ce n’est pas parce que vous avez un SOPK que vous allez forcément développer un de ces maladies), il est important de les connaitre et de les partager.

Risques métaboliques et cardiovasculairesRisques psychologiques
Résistance à l’insuline et diabète de type 2
Hypertension artérielle
Dyslipidémie
Apnée du sommeil
Dépression
Anxiété
Troubles du comportement alimentaire (hyperphagie, compulsions sucrées)

👉 Ce n’est pas qu’une question de poids : même à IMC égal, une femme SOPK est plus exposée à un diabète de type 2.

👉 Le SOPK n’est pas qu’un trouble reproductif : c’est une condition chronique multisystémique d’où l’importance d’un accompagnement global.

Pourquoi suivre son cycle est essentiel en cas de SOPK ?

Chez les femmes atteintes de SOPK, l’ovulation est parfois rare ou absente. Cela entraîne un déséquilibre hormonal ayant une ou plusieurs origines :

  • une prédominance des androgènes
  • un manque d’œstrogènes
  • un excès d’œstrogènes (Oui, c’est possible aussi ! Par défaut d’élimination ou par manque de transporteur…)
  • un manque de progestérone provenant d’une ovulation de moins bonne qualité ou absente

Les différents profils de cycles dans le SOPK

  1. Anovulation avec peu de pertes
    • Pas ou peu de glaire cervicale (mucus) : stimulation anarchique, signe que les ovaires essaient de démarrer.
    • Pas de pics de glaire cervicale = Pas d’ovulation confirmée (la température ne monte pas).
    • Possible d’observer de petits saignements
  2. Anovulation avec pertes abondantes
    • Pertes de glaire cervicale mais sans véritable pic (excès d’œstrogènes qui stimulent fortement le corps).
    • Symptômes fréquents : seins gonflés et douloureux, cycles très inconfortables
    • Possible d’observer de petits saignements.
  3. Dysovulation
    • L’ovulation a bien lieu, mais elle est de mauvaise qualité.
    • La phase lutéale (deuxième partie du cycle) est trop courte (inférieur à 11 jours)
    • D’apparence le cycle est fertile car ovulatoire mais il est en réalité dysovulatoire.

👉 Suivre son cycle avec l’observation de la glaire et la température est essentiel pour comprendre son SOPK. Cette méthode d’observation est plus fiable que les tests urinaires (faussés par une LH souvent déjà élevée).

Hyperandrogénie et SOPK : pourquoi comprendre SA cause est essentiel ?

L’hyperandrogénie (excès d’hormones androgènes comme la testostérone ou la DHT) est l’un des critères majeurs du SOPK. Pourtant, deux femmes ayant un SOPK peuvent présenter une hyperandrogénie pour des raisons très différentes. Identifier la cause précise est donc fondamental : cela oriente la stratégie d’accompagnement qu’elle soit nutritionnelle, micronutritionnelle, naturopathique ou médicale.

Schéma expliquant les causes d'hyperandrogénie dans le cas du SOPK : soit c'est la quantité des androgènes soit c'est leur activité qui peut jouer.
Ne pas réutiliser cette image sans autorisation. Merci. 🙂

Excès d’androgènes : quand la production est augmentée

1. Excès d’androgènes surrénaliens

  • Augmentation du sulfate de déhydroépiandrostérone (SDHEA), produit par les surrénales.
  • Peut refléter une hyperstimulation de la voie surrénalienne (souvent sous influence du stress chronique et de l’ACTH).
  • Ici, l’hyperandrogénie n’a pas pour origine l’ovaire mais les glandes surrénales → ce qui change totalement la prise en charge.

2. Excès d’androgènes ovariens

  • L’ovaire devient une véritable « usine à androgènes » quand il est stimulé par l’excès d’insuline (hyperinsulinémie compensatoire à l’insulinorésistance).
  • L’insuline agit directement sur les cellules de la thèque (= dernière couche de cellule du follicule ovarien), augmentant la production de testostérone.
  • L’inflammation ovarienne peut aussi accentuer ce phénomène.

3. Excès de conversion en DHT

  • La testostérone peut être convertie en dihydrotestostérone (DHT) par l’enzyme 5α-réductase.
  • La DHT est un androgène particulièrement puissant, responsable de l’acné, de la chute de cheveux (alopécie androgénétique) ou de l’hirsutisme.
  • Certaines femmes n’ont pas forcément une testostérone totale très élevée, mais une suractivité de cette voie de conversion.

Climat d’hyperandrogénie : quand la sensibilité est accrue

Il existe des cas où les taux sanguins d’androgènes ne sont pas franchement élevés, mais où l’organisme subit les effets d’un excès relatif.

1. Sensibilité accrue des récepteurs androgéniques

  • Les récepteurs des follicules pileux ou des glandes sébacées peuvent être plus sensibles aux androgènes.
  • Résultat : symptômes (acné, pilosité, chute de cheveux) même avec des taux plasmatiques « normaux ».

2. Baisse de la SHBG

  • La SHBG (Sex Hormone Binding Globulin) est une protéine qui lie la testostérone et limite sa fraction active (=libre).
  • L’hyperinsulinémie, mais aussi une alimentation riche en sucres ou en graisses trans, fait chuter la SHBG.
  • Moins de SHBG = plus de testostérone libre = plus d’effets androgéniques.

3. Déficit relatif en estrogènes et progestérone

  • Dans le SOPK, l’anovulation fréquente entraîne un manque de progestérone.
  • L’équilibre hormonal est rompu : les androgènes dominent.
  • Ce n’est pas forcément un excès absolu d’androgènes, mais une perte du contrepoids protecteur exercé par les estrogènes et la progestérone.

Et si tu es arrivées sur cette page parce que tu veux « comprendre ton SOPK » :

  • Explorer les causes profondes
  • Mieux saisir les différents androgènes et leurs impacts sur ta forme et ton cycle
  • Mettre en place des actions dans ton hygiène de vie pour te sentir mieux au quotidien
  • Avoir un accompagnement humain et personnalisée

C’est ce que je te propose avec mon accompagnement de naturopathie spécial SOPK. Et si jamais tu ne sais pas si c’est pour toi : tu peux commencer par un appel découverte gratuit.

Pourquoi c’est capital d’identifier la cause de son hyperandrogénie ?

  • Une femme avec hyperandrogénie d’origine surrénalienne n’aura pas la même approche qu’une femme avec hyperandrogénie d’origine ovarienne.
  • Si l’hyperinsulinémie est la cause principale, le travail passera par la gestion de la glycémie et la sensibilité à l’insuline.
  • Si c’est une hyperactivité de la 5α-réductase, on peut cibler les nutriments et plantes qui modulent cette enzyme.
  • Si c’est un déficit de SHBG, l’alimentation et certains micronutriments joueront un rôle majeur.
  • S’il s’agit d’une hypo-oestrogénie : on évitera de faire baisser les androgènes car cela va augmenter l’hypo-oestrogènie.

👉 C’est pourquoi deux femmes atteintes du SOPK n’ont pas le même profil ni les mêmes solutions. Comprendre sa cause spécifique est la clé d’une prise en charge personnalisée et efficace.

Conclusion : comment accompagner naturellement le SOPK ?

Le SOPK nécessite une prise en charge globale et personnalisée.
Les piliers d’un accompagnement efficace :

  • Identifier la bonne stratégie face à l’hyperandrogénie
  • Analyser le cycle et les relire les bilans biologiques
  • Alimentation équilibrée
  • Micronutrition ciblée
  • Activité physique régulière adaptée
  • Gestion du stress et soutien des émotions

👉 Avec une approche adaptée et individualisée, il est possible d’améliorer la qualité de vie, la fertilité et de prévenir les complications à long terme.

Laure Guignard, Naturopathe à Lyon et Villeurbanne

Praticienne de santé naturopathe, je pratique en téléconsultation et à domicile sur Lyon ainsi que sur Villeurbanne. N’hésitez pas à prendre contact avec moi si vous avez des questions sur mes articles, la naturopathie ou si vous souhaitez prendre rendez-vous.