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Comprendre l’endométriose

Comprendre l'endométriose

L’endométriose est une pathologie gynécologique complexe, encore trop souvent minimisée ou diagnostiquée tardivement. Elle touche environ 1 femme sur 10 en âge de procréer, avec un impact profond sur la qualité de vie, la santé reproductive et le bien-être émotionnel.
Caractérisée par la présence de tissu semblable à l’endomètre en dehors de l’utérus, elle déclenche une réaction inflammatoire chronique qui provoque des douleurs parfois invalidantes, des troubles digestifs ou urinaires, ainsi que des difficultés à concevoir chez certaines femmes.

Cet article donne les informations de bases à connaitre sur l’endométriose pour mieux la comprendre et la prendre en main.

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie inflammatoire chronique caractérisée par la présence de tissu endométrial en dehors de la cavité utérine. Ces cellules, semblables à celles qui tapissent l’utérus, réagissent aux fluctuations hormonales du cycle menstruel.

📍 Où se localisent les foyers ?

Les cellules endométriosiques peuvent migrer et s’implanter dans différentes régions du corps, notamment :

  • Ovaires (endométriomes)
  • Ligaments utéro-sacrés
  • Péritoine
  • Vessie
  • Rectum / côlon / sigmoïde
  • Diaphragme
  • Paroi utérine (adénomyose)
  • Plus rarement : poumons, cavité pleurale, cerveau

🩸 Symptômes typiques

Pour comprendre l’endométriose, il faut connaitre sa grande variabilité de symptômes, selon la localisation des foyers.

Les signes d’alertes :

  • Douleurs cycliques intenses (non soulagées par les antalgiques simples)
  • Dyspareunie (douleur pendant ou après les rapports sexuels)
  • Troubles digestifs (constipation, diarrhée, douleurs à la défécation)
  • Troubles urinaires (douleur à la miction, fausse cystite)
  • Douleurs lombaires ou pelviennes chroniques
  • Fatigue chronique
  • Infertilité ou difficulté à concevoir

📌 Ce qui doit alerter : la récurrence cyclique des symptômes, notamment autour des règles ou de l’ovulation.

👩 Infertilité et endométriose

L’endométriose n’exclut pas une grossesse, mais elle peut la rendre plus difficile chez certaines femmes.

Mécanismes :

  • Inflammation : altère la qualité de la glaire, de l’endomètre et des ovocytes
  • Adhérences : entravent le passage des spermatozoïdes ou de l’ovule
  • Kystes ovariens : réduisent la réserve ovarienne ou gênent l’ovulation

🧾 Diagnostic

Le diagnostic est souvent tardif (6 à 10 ans) à cause de la normalisation des douleurs et du manque de formation des professionnels.

Examens utiles :

  • IRM pelvienne spécialisée
  • Échographie endovaginale (réalisée par un opérateur expérimenté)
  • Cœlioscopie (utilisé pour le diagnostic et traitement, mais intervention invasive)

💊 Traitements classiques

Médicamenteux :

  • AINS : efficaces sur la douleur mais perturbent le microbiote et fragilisent l’intestin
  • Contraception hormonale : bloque l’ovulation et stabilise les lésions
  • Agonistes de la GnRH : ménopause artificielle avec effets secondaires importants

Chirurgicaux :

  • Résection des lésions : utile en cas de douleurs sévères ou d’infertilité, mais 60 % de récidives
  • Hystérectomie : en dernier recours, ne garantit pas la disparition des symptômes si foyers extra-utérins
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Comment se développe l’endométriose ?

🌀 Théorie principale : le reflux menstruel rétrograde

Lors des menstruations, une partie du sang et des cellules endométriales remonterait par les trompes vers la cavité pelvienne, au lieu d’être évacuée. Ces cellules s’implantent alors sur les organes voisins.

👉 Ce phénomène concerne environ 90 % des femmes, mais seule une minorité développe une endométriose.

⚙️ Mécanismes multifactoriels

Plusieurs facteurs contribuent au développement de la maladie :

  • Génétiques : polymorphismes et prédispositions familiales
  • Épigénétiques : activation de certains gènes influencée par l’environnement
  • Immunitaires : incapacité à éliminer les cellules déplacées
  • Inflammatoires : production locale de cytokines et prostaglandines
  • Environnementaux : perturbateurs endocriniens (BPA, dioxines…), alimentation, stress oxydatif

🔥 Rôle de l’inflammation

Pour comprendre l’endométriose, il faut bien avoir en tête que ses foyers sont le siège d’une inflammation chronique locale, indépendante de leur taille :

  • Sécrétion de cytokines pro-inflammatoires (TNF-α, IL-6, IL-1β)
  • Production de prostaglandines E2 (PGE2) à partir de l’acide arachidonique → douleurs, contractions, inflammation
  • Activation des facteurs de croissance (VEGF, FGF) → développement de nouveaux vaisseaux (angiogenèse)
  • Activation de fibres nerveuses sensitives → douleurs pelviennes, douleurs projetées

💡 Ce n’est pas la taille du foyer qui fait la douleur, mais son activité inflammatoire et sa localisation.

🔄 Hormonodépendance

Les foyers endométriosiques sont sous influence hormonale (œstrogènes et progestérone) :

  • Prolifèrent en réponse à l’estradiol (E2)
  • Desquament comme l’endomètre normal, mais sans évacuation possible → saignements internes
  • Résistance à la progestérone : les récepteurs PR sont souvent altérés → pas d’effet anti-inflammatoire naturel

👉 Cette réponse hormonale stimule et entretient l’inflammation locale.

⚠️ Facteurs aggravants ou déclenchants

  • Inflammation chronique (digestive, métabolique, immunitaire)
  • Hyperoestrogénie : réelle ou relative (baisse de la progestérone)
  • Perturbateurs endocriniens
  • Produits d’hygiène : tampons ou cups mal positionnées (favorisent le reflux rétrograde)
  • Chirurgies pelviennes répétées

L’endométriose est une pathologie complexe qui touche aux principaux systèmes du corps : système hormonal, système nerveux, système immunitaire et le système digestif. Il est possible d’agir sur la maladie en rééquilibrant ces grands systèmes via l’hygiène de vie. Alors, oui, on ne peut pas “guérir” l’endométriose, mais pour calmer l’inflammation, apaiser les douleurs et retrouver plus d’énergie, l’hygiène de vie peut aider.

Laure Guignard, Naturopathe à Lyon et Villeurbanne

Praticienne de santé naturopathe, je pratique en téléconsultation et à domicile sur Lyon ainsi que sur Villeurbanne. N’hésitez pas à prendre contact avec moi si vous avez des questions sur mes articles, la naturopathie ou si vous souhaitez prendre rendez-vous.