La douleur menstruelle ne doit pas être banalisée simplement parce qu’elle accompagne votre cycle : c’est un véritable symptôme qui mérite d’être évalué et pris en charge. Dans cet article consacré aux douleurs menstruelles et naturopathie, je vous propose des points-clés pour : différencier un inconfort “normal” d’un signe d’alerte nécessitant un suivi médical, connaitre les outils et critères pour évaluer vos douleurs menstruelles sur plusieurs cycles, et aborder des solutions pour les douleurs menstruelles en naturopathie.
📏 Comment évaluer mes douleurs menstruelles ?
Il existe des outils validés comme le Daily Record of Severity of Problems (DRSP) ou Premenstrual Symptoms Screening Tool (Score PMTS) pour suivre précisément la douleur et son évolution sur plusieurs cycles.
Pour faire plus simple et si vous voulez investiguer, je vous invite à noter un ensemble de paramètres concernant votre douleur :
- Nature : spasme, coup de couteau, lourdeur, irradiation…
- Localisation : bas ventre, plutôt sur un côté spécifique de la zone pelvienne ou ailleurs dans le corps
- Intensité :
- Léger : gène minimale, aucune perturbation du quotidien.
- Modéré : gêne marquée, impact sur la concentration, le sommeil ou les relations.
- Sévère : symptômes invalidants, nécessité de modifier les activités quotidiennes.
- À noter : La prise d’anti-inflammatoire (type Ibuprofène) qui s’avère inefficace est aussi un signe d’alerte que la douleur est sévère.
- Facteurs déclencheurs : période des règles, période ovulatoire, digestion difficile, …
- Fréquence et durée des crises : à chaque mois, tous les jours, …
- Ancienneté : depuis quand la douleur est apparue ? est-elle associé à un événement particulier ?
⚡ Quelles sont les pathologies liées aux douleurs menstruelles ?
Différentes pathologies ou syndromes peuvent être associée aux douleurs pelviennes : SPM, SOPK, endométriose ou adénomiose.

💥 Les douleurs du Syndrome Prémenstruel (SPM)
Le syndrome prémenstruel concerne jusqu’à 75% des femmes à un moment de leur vie fertile.
Quand les douleurs apparaissent-elles ?
- Quelques jours avant les règles (3 à 7 jours)
- Elles disparaissent avec l’arrivée des règles ou peu après.
Quels symptômes douloureux ?
- Crampes modérées dans le bas-ventre
- Lourdeurs pelviennes
- Douleurs lombaires légères
- Seins tendus et sensibles
- Migraines prémenstruelles possibles
Spécificité : Ces douleurs doivent rester supportables et peuvent être soulagées par une bouillotte, de l’exercice doux ou des plantes relaxantes. Cette spécificité n’est valable que lorsqu’il y a un bon équilibre hormonal et en dehors de toute pathologie.
🔥 Les douleurs de l’endométriose
L’endométriose touche environ 10% des femmes en âge de procréer. Cela concernerait 1,5 million le nombre de Françaises. L’endométriose est une maladie inflammatoire qui est définie par la présence de tissu de l’endomètre en dehors de la cavité utérine.
Quand les douleurs apparaissent-elles ?
- Avant, pendant, et parfois en dehors des règles.
Quels symptômes douloureux ?
- Crampes pelviennes intenses (« coups de poignard »)
- Douleurs irradiant dans le dos, le rectum, les jambes
- Douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie profonde)
- Troubles digestifs et urinaires exacerbés autour des règles
Spécificité : Les douleurs sont invalidantes, résistantes aux antidouleurs classiques, et s’accompagnent souvent d’une fatigue chronique et parfois d’infertilité.
💢 Les douleurs liées au syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)
Le SOPK touche entre 5 % et 10 % des femmes en âge de procréer. Il se caractérise par un dérèglement hormonal conduisant à la formation de petits kystes ovariens et à une hyperandrogénie.
Quand les douleurs apparaissent-elles ?
De façon ponctuelle, souvent autour de l’ovulation.
Quels symptômes douloureux ?
- Tiraillements ou gêne latérale pelvienne
- Sensation de pesanteur bas-ventrale
Spécificité :
Ces douleurs sont généralement moins intenses que dans l’endométriose ou l’adénomyose, mais récurrentes et associées à des cycles irréguliers, de l’acné, de l’hirsutisme et parfois une insulinorésistance.
💫 Les douleurs de l’adénomiose
L’adénomiose, souvent appelée « l’endométriose de l’utérus » est une maladie similaire. Les cellules de la muqueuse utérine (endomètre) vont se développer anormalement dans la couche musculaire de l’utérus.
Quand apparaissent-elles ?
- Principalement pendant les règles, mais parfois quelques jours avant.
Quels symptômes douloureux ?
- Crampes menstruelles très fortes
- Sensation d’utérus lourd et gonflé
- Saignements très abondants (ménorragies)
Spécificité :
- L’utérus peut être agrandi et sensible à la palpation.
- Les douleurs sont souvent diffuses, mais extrêmement épuisantes.
📋 Tableau comparatif des douleurs de cycle
Pour vous aider à comparer les différentes problématiques.
Critère | SPM | Endométriose | Adénomyose | SOPK |
---|---|---|---|---|
Période | 3–7 j. avant règles | Avant, pendant, après règles, hors cycle | Pendant règles (± prémenstruel) | Ponctuelle / Autour de l’ovulation |
Type de douleur | Crampes modérées, tensions mammaires | Crampes intenses, brûlures, irradiations | Crampes sévères, pesanteur pelvienne | Tiraillements, gêne latérale, sensation de gonflement |
Localisation | Bas-ventre, lombaires, seins | Pelvis, bas-ventre, dos, rectum, jambes | Bas-ventre diffus | Zones ovariennes (côtés bas-ventre) |
Durée | Courte (jusqu’au début des règles) | Chronique ou cyclique prolongée | Règles (parfois prémenstruel) | Ponctuelle, selon cycle et follicules |
Signes associés | Irritabilité, fatigue, ballonnements | Dyspareunie, troubles digestifs, infertilité | Ménorragies, utérus augmenté, fatigue | Cycles irréguliers, acné, hirsutisme, prise de poids |
🍂 Comment la naturopathie accompagne les douleurs menstruelles ?
Un naturopathe ne peut pas remplacer un accompagnement médical. Il est important que vous soyez accompagné par un professionnel de santé qui sera en capacité de poser un diagnostic.

1. Une enquête fonctionnelle personnalisée
En naturopathie, on ne se contente pas de soulager la douleur avec des plantes par exemple. On cherche l’origine du déséquilibre.
- Terrain inflammatoire ?
- Excès d’œstrogènes ?
- Carences nutritionnelles ?
- Stagnation circulatoire ?
On s’attache à enquêter sur votre mode de vie et à comprendre dans quel contexte dans lequel la douleur s’est installée.
2. Une nutrition adaptée
Pour démarrer, l’adoption d’une alimentation anti-inflammatoire est l’un des premières étapes sur laquelle le naturopathe pour accompagner le SPM, l’endométriose ou l’adénomyose.
- Favoriser : légumes verts, petits fruits rouges, oméga-3, épices…
- Éviter : sucres raffinés, produits ultra-transformés…
L’objectif est également d’identifier les produits pro-inflammatoires qui vous concernent et ne pas limiter des produits qui ne posent à priori chez vous aucun problème comme le gluten par exemple.
3. Une hygiène de vie anti-douleur
Il existe plusieurs outils pour aider à soulager la perception de la douleur. Durant mes consultations, je vous fournis des exercices précis à réaliser chez vous pour vous aider.
Voici quelques axes de travail :
- Bouger régulièrement pour stimuler la circulation (yoga, marche, étirements)
- Réduire le stress, grand perturbateur hormonal (cohérence cardiaque, méditation)
- Optimiser le sommeil, indispensable à l’équilibre hormonal
4. Les plantes au secours du cycle
Quelques exemples de plantes utilisées :
- Gattilier : régule la production de progestérone
- Achillée millefeuille : antispasmodique et circulatoire
- Framboisier : tonique utérin, soulage les crampes
- Mélisse et Camomille : apaisantes sur le système nerveux
Attention à utiliser sous conseil d’un professionnel, car certaines plantes sont contre-indiquées en cas d’endométriose hormonodépendante.
5. L’aide précieuse des nutraceutiques
En fonction du terrain, un naturopathe peut recommander :
- Magnésium : relâche les muscles et apaise le système nerveux
- Oméga-3 : anti-inflammatoire naturel
- Zinc : modulant hormonal
- Vitamine B6 : soutient la production de progestérone
Durant mes consultations, je vous fournis toutes les indications pour vous aider à choisir les bons produits : dosage suffisant, forme adaptée des composants pour une bonne assimilation et sans excipients controversés.
Conclusion
Pour conclure cet article dédié à la douleur, ne retenez que ceci : faites-vous accompagner par un professionnel de santé. Votre médecin, sage-femme, gynécologue en priorité. Il est essentiel d’avoir un diagnostic (même si celui-ci est parfois long et difficile à obtenir) pour savoir dans quelle direction travailler. Ne banalisez pas votre douleur. Des douleurs violentes, récurrentes ou invalidantes doivent être explorées. Elles peuvent révéler une maladie sous-jacente qui mérite une prise en charge médicale spécifique.
La naturopathie propose une approche complémentaire pour vous aider à apporter du confort dans votre quotidien.
Sources :
- Inserm
- Etude IPSOS & Endovie Enquête sur le parcours des femmes souffrant d’endométriose