On parle parfois d’addiction au sucre car sa consommation est liée pour beaucoup à la notion de plaisir. Peut-on pourtant parler de dépendance et d’addiction ? Est-on vraiment accro au sucre ?
Le sucre est une saveur universellement appréciée et observable dès la naissance chez le nourrisson. Là où les saveurs salées, acides, ou amères peuvent générer des effets négatifs, le sucré, lui, est apprécié chez les enfants.
Le circuit de la récompense
Il existe un circuit de récompense lié à la consommation d’un repas « plaisant ». C’est au niveau du circuit neuronal que ce mécanisme du plaisir a été démontré avec la libération de dopamine.
« …il a été montré que la consommation d’un repas apprécié était associée à la sécrétion de dopamine […]. Il y aurait une corrélation positive entre les quantités de dopamine sécrétées et les notes d’appréciation du repas. »
Et en ce qui concerne le sucre ?
Dans le cadre de différentes études, des IRM ont enregistrées les zones d’activations cérébrales en réponse à différents stimulus sucrés: calorique et non calorique (édulcorant). Les résultats sont étonnants : la saveur sucré ne serait pas uniquement nécessaire à l’activation du circuit de récompense. C’est l’association du goût sucré ET de la valeur calorique de ce qui est consommé qui permettrait « de générer une plus forte réponse au niveau du réseau dopaminergique et des régions impliquées dans le circuit de la récompense. »
La compulsion et le manque de sucre
La compulsion c’est le désire intense de manger un aliment. Ces compulsions concernent généralement les aliments très calorique : le sucre, le gras, le salé et solides. D’après les travaux décrits dans l’article « Le goût sucré, de l’enfance… à la dépendance? », les envies compulsives sont davantage observées chez les femmes mais aussi chez les personnes au régime ou en détresse émotionnels. En cas de privation, certaines personnes peuvent tendre vers des compulsions sucrées avec une sensation de manque.
Le sucre et la tolérance
La tolérance désigne l’augmentation de la dose consommée pour obtenir une satisfaction équivalente. D’après différentes études, la préférence marquée pour le sucre durant les 2 premières années de vie s’estompent avec le temps. C’est en réalité la régularité de prise du sucre qui a un « effet addictif » plutôt que la découverte précoce du sucre.
L’attraction pour le sucre augmente donc avec sa consommation. Mais cela fonctionne pour tout type d’aliment. C’est la répétition de la consommation d’un aliment qui permet d’en augmenter son appréciation.
L’hypoglycémie réactionnel
Lorsque vous consommez du sucre, d’autant plus si votre estomac est vide, vous allez créer une augmentation du taux de sucre dans votre sang. C’est la glycémie. Par exemple : la tartine de pain le matin avec de la confiture et à jeun.
La conséquence ? Votre pancréas va sécréter de l’insuline pour faire baisser votre taux de sucre dans le sang. Vous allez alors sentir une baisse d’énergie ainsi qu’une sensation de faim… vous poussant à manger sucré.
Alors, êtes-vous accro au sucre ?
Si « le sucre appelle le sucre », ce n’est pas par un phénomène d’addiction. « Les preuves permettant d’assimiler consommation de sucre et addiction chez l’Homme sont pour le moins faibles. »
Mais il existe bien plusieurs phénomènes qui sont à l’origine de cette « dépendance » que certains peuvent ressentir :
- Des calories ! Le sucre reste une source d’énergie, nécessaire à la vie sous sa forme de glucose.
- Du plaisir ! Le sucre active le circuit de la récompense avec la libération de dopamine.
- Des habitudes ! Un aliment consommé de façon répété augmente son appréciation.
- De l’hypoglycémie réactionnel ! La création de pics de glycémie au cours de la journée augmente notre envie de sucre.
Je vous invite à lire l’article qui est très complet et qui liste les différentes études très brièvement évoqué dans ce post, ainsi que leurs sources. Le goût sucré, de l’enfance… à la dépendance ?, Sophie Nicklaus, Camille Divert
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