Le syndrome prémenstruel (SPM) touche environ 75 % des femmes en âge de procréer (1). Pourtant, il reste souvent mal compris, voire ignoré. Douleurs, irritabilité, fatigue intense… autant de signes qu’il est essentiel de reconnaitre pour ne pas banaliser ce que vivent les femmes chaque mois. Explorons le syndrome menstruel et ses solutions naturels.
Comment savoir si j’ai un syndrome prémenstruel ?
🌌 Quels sont les symptômes du syndrome prémenstruel ?
Le SPM se caractérise par un ensemble de symptômes physiques, émotionnels et comportementaux survenant généralement 5 à 10 jours avant les règles. Les plus fréquents sont :
- Irritabilité, sautes d’humeur, anxiété
- Fatigue importante
- Douleurs pelviennes
- Seins douloureux et tendus
- Ballonnements, troubles digestifs
- Rétention d’eau, gonflement des extrémités
- Maux de tête
- Troubles du sommeil
- Troubles de l’appétit (fringales, envies de sucre)
Ces symptômes disparaissent généralement avec l’arrivée des règles. » La spécificité de ce syndrome tient à sa cyclicité, et à son intensité suffisamment sévère pour altérer significativement le fonctionnement personnel, social et professionnel. » (1)
Ce que l’on fait en naturopathie : Tenir un journal de vos symptômes sur au moins 2 cycles pour identifier clairement les fréquences et l’intensité de vos symptômes. L’observation du cycle est une méthode important à acquérir pour mieux comprendre son corps et identifier sa période d’ovulation.
🔥 Est-ce que c’est un SPM ou de l’endométriose ?
Certaines douleurs pelviennes cycliques sont liées à l’endométriose ou adénomiose plutôt qu’au SPM.
Signes d’alerte :
- Douleurs pelviennes intenses, même en dehors des règles
- Rapports sexuels douloureux
- Troubles digestifs associés au cycle
Si vous suspectez une endométriose, un diagnostic médical (échographie, IRM) est nécessaire. Consulter immédiatement votre médecin, gynécologue ou sage-femme.
Renseignez-vous également sur les différents types de douleurs du cycle lié au SPM, à l’endométriose et à l’adénomiose.
🙇♀️ Comment différencier un SPM d’un trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) ?
Le TDPM est une forme sévère de SPM, touchant environ 3 à 8 % des femmes (2).
Signes spécifiques :
- Humeur dépressive marquée
- Brusque sentiment de tristesse
- Colère ou irritabilité
- Hypersomnie (besoin excessif de dormir) ou insomnie
- Difficulté à se concentrer
Une des caractéristiques du TDPM est l’arrivée précoce des symptômes (bien avant l’arrivée des règles) et correspondant à l’ovulation. Tandis que la fin des symptômes sont marqués par l’arrivée des règles avec un sentiment de libération.
Le TDPM nécessite un accompagnement médical spécialisé en plus du soutien en naturopathie.
🤰 Comment différencier grossesse et syndrome prémenstruel ?
Les premiers signes de grossesse peuvent ressembler au SPM :
SPM | Grossesse précoce |
Seins sensibles | Seins sensibles |
Fatigue | Fatigue |
Ballonnements | Ballonnements |
Sautes d’humeur | Sautes d’humeur |
Spotting (6-7 jours après l’ovulation) | Spotting de nidation |
Apparition des règles | Absence de règles plus de 16 jours après l’ovulation |
Ce qui peut vous permettre de distinguer une grossesse précoce est l’utilisation de la symptothermie. Le SPM est caractérisé par une chute de la température avant ou pendant les règles, tandis qu’en cas de grossesse, la température reste haute plus de 16 jours après l’ovulation.
Un test de grossesse fiable est souvent nécessaire pour trancher.
Quelles sont les causes physiologiques du syndrome prémenstruel ?

Un déséquilibre entre œstrogènes et progestérone est une cause pouvant être explorée. Il s’agit alors d’identifier si c’est un excès d’œstrogènes ou un déficit de progestérone.
Apprendre à connaitre les différentes hormones et leurs rôles sur notre cycle est essentiel.
Attention, les signes listés ci-dessous peuvent résulter aussi de différents déséquilibres. Seul votre médecin peut poser un diagnostic.
🟠 Quels sont les signes d’un excès d’oestrogène ?
Un excès d’œstrogènes peut être caractérisé par :
- des règles abondantes
- des règles hémorragiques
- des longues règles (supérieur à 7 jours)
- des caillots pendant les saignements
- des douleurs pendant les règles
- des ballonnements
- de la rétention d’eau
- des maux de tête / des migraines (3)
Parmi les causes possibles et problématiques associées : endométriose, fibrome, hypothyroïdie, surpoids, perturbateurs endocriniens, alimentation inflammatoire…
🟡 Quels sont les signes d’un déficit en progestérone ?
Un déficit en progestérone peut être caractérisé par :
- irritabilité pendant la phase lutéale
- migraine avant les règles
- spotting (pertes brunes et légères) sur la phase lutéale
- phase lutéale courte (moins de 12 jours entre votre ovulation et l’arrivée des règles) (3)
Pour rappel, la progestérone n’est sécrétée qu’après l’ovulation.
⚖️ Comment évaluer l’équilibre œstrogènes/progestérone ?
En cas de SPM, on cherchera à évaluer si c’est un excès d’œstrogènes ou un déficit de progestérone ou bien les 2 à la fois. On retiendra que l’insuffisance en progestérone peut être marquée par des symptômes d’ordre émotionnel tandis qu’un excès d’œstrogène peut avoir tendance à marquer les symptômes physiques comme la rétention d’eau, les ballonnements, les maux de tête ou l’acné.
Attention, seul votre médecin peut vous prescrire des prises de sang. Il est votre référent pour les analyses et les diagnostics.
- Œstrogènes : Tester à J+3 du cycle, c’est à dire 3 jours après le début de vos règles.
- Progestérone : Tester à J+7 après votre ovulation.
Pourquoi est-il important de prendre en main un syndrome prémenstruel ?

💁♀️ Améliorer son confort de vie sur le long terme
Une femme vit environ 400 cycles menstruels dans sa vie ! Vivre chaque mois avec des douleurs ou une souffrance psychologique n’est pas une fatalité. Prenez soin de vous.
🌺 Favoriser une ovulation de qualité
Un déficit en progestérone n’est pas anodin. Cette hormone est indispensable pour être en bonne santé et une bonne fertilité.
🩺 Avoir un suivi médical
Consulter régulièrement une sage-femme ou un gynécologue permet d’écarter d’autres pathologie, de poser un diagnostic précis et de bénéficier d’un suivi adapté.
Traitement naturel du syndrome prémenstruel en naturopathie
Plutôt qu’un « traitement », il s’agit de mettre en place différentes habitudes en nutrition et en hygiène de vie pour améliorer votre confort menstruel. L’objectif est de travailler sur différents axes qui vous sont adaptés.
🔎 Mener une enquête fonctionnelle approfondie
La naturopathie cherche à identifier les facteurs pour aggraver un syndrome prémenstruel :
- Alimentation
- Stress chronique
- Sommeil de mauvaise qualité
- Perturbateurs endocriniens
- Déséquilibres digestifs
- …
🍓 Proposer une alimentation adaptée au syndrome prémenstruel
Parmi les solutions naturelles pour le SPM, la nutrition et la micronutrition sont essentielles. Voici quelques pistes à explorer :
- Limiter les sucres rapides (éviter les pics glycémiques)
- Augmenter les apports en oméga 3 (poissons gras, graines de lin)
- Miser sur le magnésium (cacao, amandes, épinards)
- Favoriser les fibres pour mieux éliminer les œstrogènes (légumes, graines de chia)
- Favoriser la detoxification des oestrogènes
Le naturopathe travaille à vous proposer un programme alimentaire personnalisé avec une liste d’aliments précise à privilégier.
🙆♀️ Favoriser une bonne hygiène de vie et gestion du stress
Quelques pistes naturelles :
- Sommeil réparateur (7 à 9h par nuit)
- Activité physique douce (yoga, marche, natation)
- Méditation ou cohérence cardiaque pour mieux gérer le stress
Il existe également des approches très intéressantes en hygiène de vie pour travailler sur la gestion de la douleur.
🍃 Accompagner avec des plantes médicinales pour le syndrome prémenstruel
Parler de traitement naturel du syndrome prémenstruel en naturopathie avec l’utilisation de plantes est un très gros raccourci. L’alimentation et l’hygiène de vie sont les premiers axes de travail.
Voici quelques pistes au niveau des plantes à adapter au cas par cas :
Gattilier
- Nom botanique : Vitex agnus-castus
- Partie utilisée : baies (fruits)
- Principes actifs : flavonoïdes, iridoïdes (agnuside, aucubine), huiles essentielles
- Action principale : agit sur l’axe hypothalamo-hypophyso-ovarien pour stimuler la sécrétion de progestérone (en favorisant la production de LH — hormone lutéinisante)
Alchémille
- Nom botanique : Alchemilla vulgaris
- Partie utilisée : parties aériennes fleuries
- Principes actifs : tanins, flavonoïdes, phytostérols
- Action principale : aide à renforcer le tissu utérin, utile en cas de règles douloureuses
Millepertuis
- Nom botanique : Hypericum perforatum
- Partie utilisée : sommités fleuries
- Principes actifs : hyperforine, hypericine, flavonoïdes
- Action principale : régule l’humeur grâce à son action sur la recapture de la sérotonine, dopamine et noradrénaline
Attention, les plantes doivent être utilisées avec précautions. Un naturopathe travaillera sur vos antécédents pour vous proposer un mélange de plante personnalisé à prendre en 1ère ou 2ème partie de cycle.
👌 Accompagner avec des compléments alimentaires adaptés au SPM
Quelques nutraceutiques utiles en cas de SPM :
- Magnésium bisglycinate : anti-stress et relaxant musculaire
- Vitamine B6 : contribue à la régulation hormonale
- Omega 3 (EPA/DHA) : effet anti-inflammatoire
Attention, il existe des compléments alimentaires de qualité inégale sur le marché. Un naturopathe prendra le temps de vous expliquer les bonnes formes, le bon dosage ainsi que les éventuels contre-indications pour les compléments alimentaires.
Source :
(1) Zaafrane F, Faleh R, Melki W, Sakouhi M, Gaha L. Le syndrome prémenstruel : revue générale.
(3) Trouvez votre équilibre hormonal Marion Baudier-Melon